Pourquoi le passage de l'Afrique à la diffusion numérique

Le passage de l’Afrique à la diffusion numérique peut améliorer aussi bien la quantité que la qualité de l’offre disponible à la télévision et augmenter le nombre de personnes qui pourront y avoir accès. Les éléments ci-après donnent un bref aperçu des problèmes techniques élémentaires et abordent des questions politiques plus larges.

    On assiste sur le plan mondial à une transition vers la diffusion numérique, qui constitue un moyen plus efficace pour transmettre des sons et des images et qui offre de nombreux avantages potentiels.

    Le passage de l'analogique au numérique affecte de différentes manières les téléspectateurs, les entreprises du secteur des médias et les chaînes de télévision.

    La transition vers le numérique dans la radiodiffusion est un processus global impliquant le passage de l'analogique aux signaux de radiodiffusion numérique. Il y a quelques pays qui ont achevé cette transition et beaucoup d'autres où celle-ci est en cours.

    Parce que le processus du passage au numérique implique la réaffectation des fréquences, cette décision est prise par la Conférence régionale de l’Union Internationale des Télécommunications (CRR). Les pays africains se sont engagés à la migration vers la radiodiffusion numérique d’ici à juin 2015.

    Non. Les différentes régions utilisent des normes différentes comme elles le font pour la transmission de la télévision analogique.

    Cette transition vers le numérique dans la radiodiffusion sera un processus coûteux (tant pour le gouvernement que pour les citoyens) et il est actuellement difficile de savoir qui en bénéficiera ou d’où viendront les ressources nécessaires pour cette opération. Tant l'équipement de production numérique, que l'équipement de passage au numérique et les décodeurs et téléviseurs numériques compatibles ont un coût.

    Bientôt six pays d'Afrique auront commencé la transmission numérique en parallèle avec les signaux analogiques, neuf pays expérimentent actuellement nos transmissions pilotes et 28 semblent n’avoir rien fait.

    Parce que le signal de diffusion numérique peut être comprimé, du spectre peut être libéré et vendu aux opérateurs en communication qui veulent offrir de meilleurs services à large bande sans fil.

    Les téléspectateurs auront une meilleure qualité de l’image et du son. Néanmoins, ceux qui sont à la lisière des zones de couverture du signal et qui obtiennent actuellement un signal de mauvaise qualité ne recevront pas du tout d’image avec les signaux numériques. Dans le futur, les diffuseurs seront en mesure d'offrir à leurs téléspectateurs des programmes en haute définition (HD).

    En raison d'une meilleure compression, les radiodiffuseurs seront en mesure d'offrir plusieurs chaînes de programmation dans le spectre qui, auparavant, était seulement capable de transmettre une seule chaîne analogique. Par conséquent, les téléspectateurs pourront se voir offrir un plus large éventail de chaînes, à charge pour les diffuseurs de trouver un modèle d’entreprise pour rendre ces chaînes financièrement viables.

    La diffusion numérique offre la possibilité de plus de chaînes qui peuvent inclure celles en langue vernaculaire.

    La transition vers le numérique offre la possibilité d'étendre la zone de couverture du signal dans un pays de sorte que plus de personnes partagent les mêmes programmes de télévision.

    Le défi pour les gouvernements et les agences de régulations d'Afrique est que la transition vers le numérique comporte des aspects négatifs : le plus gros obstacle est le coût des décodeurs pour recevoir des signaux de télévision numérique. S’ils veulent recevoir les transmissions numériques, les citoyens devront acheter soit un décodeur (généralement autour de 50 USD) soit une télévision numérique (dont le prix peut s’élever à plus de 300 USD dans le meilleur des cas).

    De plus, les nouvelles chaînes de télévision devront être payées par les consommateurs eux-mêmes (au moyen d'abonnements à des télévisions payantes), par le gouvernement (à travers la télévision d'État) et par les annonceurs (à travers les nouvelles chaînes Free-To-Air). Quoiqu’avec des systèmes d’encouragement adaptés, les gouvernements africains peuvent accroître les investissements et l'emploi dans le secteur de la télévision locale.

    Le passage au numérique soulève des questions autour de qui aura accès aux nouvelles chaînes créées. Il offre l’opportunité de réfléchir à ce que la radiodiffusion d'intérêt public d'Afrique pourrait être et aux modèles économiques qui pourraient être utilisés pour soutenir ses objectifs.

    Le passage au numérique permet d'examiner l'efficacité des quotas de production locale et des plans gouvernementaux qui appuient la production locale.

    La radiodiffusion et les télécommunications sont dans de nombreux pays africains considérés comme des marchés séparés, verticaux. Cependant, la convergence numérique signifie que les opérateurs télécoms sont maintenant impliqués dans la radiodiffusion et que les sociétés de radiodiffusion réfléchissent aux moyens de fournir des services internet et de voix.